Léon Wuidar est né à Liège en 1938. De son enfance, pendant la guerre, il se souvient de la très vielle maison de commerce de son père. Il prenait du plaisir à découvrir les lieux, de la cave au grenier, et à y passer du temps en solitaire. Sa curiosité fut tout aussi grande en découvrant des terrains vagues, des maisons effondrées après les bombardements.
Les peintures l’ont très tôt fasciné. D’abord les chefs d’oeuvre du passé, jusqu’à ce que ensuite, Léon Wuidar eut ce choc de la découverte de l’abstraction : deux reproductions en couleurs d’oeuvres de l’Anglais Ben Nicholson. « Comme si le soleil s’était jeté à ma figure ! » dit-il.
Il lui fallait bien choisir un métier, mais l’envie de peindre était là. Professeur de dessin lui semblait le plus juste.
Pendant vingt ans ce fut l’enseignement normal. Ensuite grâce aux hasards de la vie, ce fut l’enseignement artistique : les arts graphique à l’académie des beaux-arts de Liège où Jacques Charlier le rejoignit l’année suivante, là aussi pendant vingt ans.
À soixante ans Léon Wuidar démissionna et entreprit une activité comme indépendant.
Côtés amitiés, il cite Jo Delahaut qu’il allait voir régulièrement à Bruxelles et avec qui il a eu des discussions importantes. Une autre amitié, c’est avec Charles Vandenhove qui a soutenu très tôt son travail de peintre et qui a bien voulu lui dessiner une maison (1976) agrandie vingt ans plus tard, des lieux où Léon Wuidar apprécie d’abord l’espace, la lumière et le silence.
Si Charles Vandenhove lui a demandé plusieurs fois des interventions dans ses projets (lambris au CHU de Liège et à Paris, composition murale à l’hôtel de ville de Ridderkerk (NL), Léon Wuidar a aussi travaillé entre autres avec Claude Strebelle (monument au Cadran à Liège) avec Bruno Albert (piscine Cortile à Maastricht) avec Jean Barthélemy (grille du MET à Namur) avec Roger Bastin (deux reliefs à l’arsenal à Namur) avec Herbert Pfeiffer (centre de formation des télécommunications à Darmstadt).
Léon Wuidar a commencé à peindre en autodidacte en 1955 un peu dans tous les sens, animé par sa curiosité. C’est dans les années soixante qu’il a abandonné la figuration pour une peinture de plus en plus géométrique. Ce serait dommage de ne voir que la géométrie parmi les droites et les courbes et d’ignorer tout un monde imaginaire.
Léon Wuidar ne cesse de jouer avec des ambiguïtés.
Tout ce travail se prépare. Depuis des années dans des carnets de dessin où s’accumulent des projets, des notes, des recherches, toujours de très petite taille.